Incendie, inondation, grêle, foudre : les aléas naturels ou accidentels pouvant altérer l’état d’un bâtiment sont nombreux, tout comme les acteurs du futur projet d’étude et de restauration. En effet, les experts d’assurance, d’assurés, structures, décontamination, les diagnostiqueurs et la MOE se succéderont pour constater les dégâts et initier une potentielle réhabilitation.
Les experts d'assurance seront les premiers à se rendre sur site pour constater les dégâts, avant que les autres acteurs ne puissent visiter le site par la suite.
Ces visites, souvent rapides ou restreintes, ne permettent pas systématiquement d’avoir l’ensemble des informations concernant le site, alors que son accès sera ensuite très limité. Le manque de visibilité et d’informations précises que cela engendre rendra le projet de restauration post-sinistre plus complexe, de l’estimation des dégâts jusqu’à la conception du projet de rénovation.
Figer l’état d’un bâtiment à un instant t et en consigner les informations existantes est particulièrement ainsi très intéressant, et c’est exactement ce que permettent les solutions de scan 3D.
En menant un relevé 3D d’un bâtiment sinistré, une réplique numérique du bâtiment est créée, et ce, à différents formats : en 2D (plans), en 3D (maquette ou modèles texturés) ou en visite virtuelle.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une opération de scan 3D post-sinistre ?
Pour mener un relevé 3D de l’existant suite à un sinistre, il s’agira pour les responsables du projet de faire appel à une entreprise spécialisée qui interviendra sur site équipée de scanners 3D.
Fiers successeurs des télémètres laser, les scanners 3D permettent des relevés rapides de l’environnement, et de générer des données 3D (nuages de points) et des photos panoramiques 360°.
L’intervention devra être faite au plus tôt en suivant un protocole de sécurité renforcé, afin que les zones instables et sujettes à des détériorations soient relevées fidèlement. Les opérateurs devront sécuriser les zones si nécessaire, et porter des équipements techniques (combinaisons, lunettes ou masques, etc.) afin de se protéger.
Suite à cette intervention, les données générées seront exploitées pour produire différents livrables qui s'avéreront très utiles pour la suite du projet :
- Des plans 2D et une maquette 3D, pour quantifier des surfaces et volumes et travailler sur la conception du futur projet de réhabilitation ;
- Une visite virtuelle, permettant de naviguer dans le bâtiment, de centraliser de l’information et de prendre des mesures à distance ;
- Un rendu 3D texturé, pour inspecter le site sinistré depuis une vue aérienne
De l’estimation des dégâts jusqu’à la réalisation d’un dossier post-sinistre, ces différents livrables simplifieront grandement la tâche des différents acteurs. Nous vous détaillons les principaux usages et retours sur investissement ci-dessous.
Un accès dématérialisé au bâtiment sinistré
Estimer précisément des dégâts
En utilisant les plans 2D pour mesurer des surfaces et les maquettes 3D pour calculer des volumes, l'estimation des dégâts et des coûts de restauration sera très précise. Ces estimations pourront d’ailleurs être menées à distance sans risquer de fausse appréciation.
Finalement, c’est la visite virtuelle qui pourra être utilisée pour inspecter le bâtiment, de manière très complémentaire aux plans et maquettes 3D de par la facilité de navigation qu’elle propose.
Au-delà de naviguer dans le bâtiment, les visites virtuelles que nous proposons permettent également de prendre des mesures ou encore de centraliser de l’information dans celles-ci. Ces fonctionnalités peuvent être particulièrement intéressantes pour les experts structures, diagnostiqueur et MOE pour anticiper les contraintes d’accès au site et mener leurs études.
Rechercher des causes du sinistre
Identifier les causes d’un sinistre peut être compliqué, et notamment lorsque le site continue de se dégrader après le sinistre, ou lorsque des objets et équipements sont débarrassés de la scène.
Une fois de plus, une capture de l’environnement à un instant donné, et au plus proche du sinistre, aura tout son sens, d’autant plus que les différents supports créés permettront d’avoir un point de vue différent sur le bâtiment.
La visite virtuelle intérieure permettra d’inspecter le bâtiment dans ses moindres détails, alors que les modèles 3D texturés et vue aériennes permettront de prendre de la hauteur et d’inspecter les alentours du bâtiment.
Des rapports et diagnostics illustrés
Finalement, les divers rendus 2D et 3D pourront être intégrés dans le dossier du projet, permettant d’illustrer des analyses et diagnostics.
Le lecteur bénéficiera ainsi d’une meilleure compréhension des espaces, volumes et surfaces en parcourant le dossier, dans lequel des liens pourront être faits vers le bâtiment virtuel (par l’ajout de simples URL notamment). En fonction des droits qui lui seront accordés, le destinataire de ce rapport pourra ainsi accéder au bâtiment virtuel directement et contextualiser les informations qui lui sont exposées.
Des bénéfices mutualisables par tous les acteurs du projet.
Ainsi, les opérations de scan 3D post-sinistre proposent des bénéfices évidents pour les acteurs du projet. Parmi ceux-ci, nous pouvons notamment citer :
- L’acquisition de données très précises, qui permettent de produire des supports de travail fiables et fidèle à la réalité ;
- Une fiabilisation de l’audit post-sinistre à moindre coût ;
- L’amélioration des dossiers post-sinistre, avec du contenu visuel et des illustrations ;
- Éviter d’exposer des experts aux risques d’un site non stabilisé ;
- Une réduction du nombre de déplacements sur site ;
- L’accès à des données riches, très rapidement après le sinistre.
Une seule captation en début de projet sera nécessaire pour produire les livrables cités dans cet article (plans, maquette 3D, modèle texturé et visite virtuelle). Son coût pourrait même être mutualisé entre les différentes parties prenantes du projet qui vont utiliser ces supports de travail pour des usages différents.
Ce qu’il faut retenir
Le scan 3D de l’existant est une solution rapide et efficace pour figer l’état d’un bâtiment. Ces technologies se veulent d’ailleurs de plus en plus accessibles, notamment grâce à l’apparition de scanners 3D permettant de relever rapidement de grands espaces (jusqu’à 12 000 m2).
Figer l’existant et consigner numériquement la réalité du sinistre sera très intéressant pour les acteurs du projet d’étude. Ces derniers bénéficieront ainsi d’un référentiel commun pour inspecter le bâtiment et mener à bien leurs diagnostics et analyses.
Cette archive numérique garantit également un accès constant au bâtiment lors des procédures et études, sans contrainte de sécurité sur site ou d’horaires.
Les axes de retour sur investissement sont multiples. La réduction du nombre de visites sur site et l’accélération des études sont deux premiers indicateurs quantitatifs. Parallèlement, l’amélioration des dossiers post-sinistre, la sécurisation des acteurs du projet et la fiabilisation des analyses sont des indicateurs qualitatifs à ne pas négliger.
Finalement, la mutualisation des doubles numériques entre les différents acteurs ouvre la possibilité de diviser les coûts entre les différentes entreprises impliquées dans le projet. Obtenir un retour sur investissement est alors garanti.