Opérateur scan 3D mobile

4 étapes pour construire une consultation de scan 3D complète

Découvrez comment élaborer une consultation de scan 3D pour garantir sa réussite, en seulement 4 étapes.

Hugo Sibué
Benjamin Mehamedi
22 février 2023
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Tech

Contrairement à la mise en place de démarches BIM pour lesquelles de plus en plus de documents et de guides de bonnes pratiques existent,  les projets de scan to BIM ne reposent aujourd’hui sur aucun standard protocolaire ou de qualité.

Pour autant, les consultations pour des projets de scan 3D provenant des maîtrises d’ouvrage, de bureaux d’études, d’AMO et d’autres acteurs du bâtiment se multiplient.

Pour garantir le succès de tels projets, il s’agira de savoir construire cette consultation de scan 3D, et de transmettre les bonnes informations concernant l’ensemble du projet aux futures entreprises consultées, notamment celles concernant les spécificités du bâtiment, et l’usage final des données livrées.

Cela permettra par exemple de limiter les risques de retards, de surcoûts, et les besoins de reprise sur les livrables produits (ex : plans 2D ; maquettes 3D / BIM).

Pour garantir une bonne construction de vos consultations, nous vous proposons de découvrir les 4 étapes, qui aux yeux de My Digital Buildings, permettent d’élaborer une consultation complète et réussie :

  1. Réunir les informations générales sur le(s) bâtiment(s) ayant un impact sur l’opération de relevé 3D
  2. Identifier les zones d’intervention spécifiques
  3. Anticiper les habilitations nécessaires pour l’intervention de relevé 3D
  4. Comprendre les points clés de sa documentation BIM ayant un impact sur la captation 3D

Réunir les informations générales concernant le bâtiment

Dans un premier temps, il s’agira de réunir des éléments permettant aux entreprises de scan 3D de connaître l’environnement du bâtiment au moment de la consultation.

Pour cela, intégrer dans sa consultation des plans, des photos de l'intérieur et de l’extérieur des bâtiments permettra d’identifier clairement les surfaces et l’environnement dans lequel les opérateurs 3D seront amenés à évoluer et les potentiels points d’attention.

Ensuite, quelques spécificités clés devront être mentionnées dans le CDC, comme la hauteur du bâtiment, les différentes hauteurs restreintes, le nombre d’étages, et le taux d’encombrement des zones.

Ces informations permettront aux répondants de la consultation d’identifier quelle sera la meilleure méthodologie et les solutions de scan 3D les plus adaptées au projet (ex : scanners statiques ; scanners mobiles ; drones).

En bonus, identifier les zones à relever sur Google Earth vous aidera à estimer les surfaces à relever !

Capture d'écran sur Google Earth
Zoning et calcul de surface sur Google Earth

Identifier les zones d’intervention spécifiques

Ensuite, il s’agira de bien préciser dans la consultation quelles sont les zones spécifiques du bâtiment, pouvant induire des contraintes de captation 3D. Parmi les zones spécifiques les plus récurrentes, nous pouvons notamment mentionner :

  • Les salles blanches comportant des double sas, que l’on retrouve régulièrement dans les usines pharmaceutiques ;
  • Les environnements poussiéreux, de certains sites industriels ou de valorisation de déchets ;
  • Les zones complètement inaccessibles ;
  • Les toitures inaccessibles à un opérateur ;
  • Les environnements réfrigérés ou très chauds ;
  • Les zones comportant une forte activité ;
  • Les plénums techniques ;
  • Les zones ATEX.
Opérateur de scan 3D en milieu industriel
Opérateur de scan 3D en milieu industriel

Pour chacun de ces types de zones, le protocole de relevé et le matériel utilisé pourront être ajustés, pour gagner en efficacité, évoluer en sécurité et intervenir avec les bonnes habilitations.

Anticiper les habilitations nécessaires pour l’intervention de relevé 3D

Ainsi, il est important que les commanditaires connaissent les habilitations obligatoires, pour s’assurer que les opérateurs évolueront en sécurité et pour minimiser le risque d’accident.

Les habilitations les plus récurrentes à demander étant :

  • Une habilitation H0B0 (permettant d'accéder sans surveillance aux locaux d'accès réservés aux électriciens en basse tension et haute tension) ;
  • Une habilitation ATEX (permettant d’intervenir dans des atmosphères explosibles) ;
  • Une habilitation CATEC pour le travail en milieu confiné ;
  • Une habilitation pour le travail en hauteur.

L’importance de la documentation BIM sur la captation

Dans le cadre d’une démarche BIM structurée, une documentation BIM est produite par une équipe BIM interne, ou la majeure partie du temps par un AMO BIM. Cette documentation BIM intègre des documents tels que la Charte BIM, le Cahier des Charges BIM ou la Convention BIM. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre article à ce sujet.

La documentation BIM en schéma

Dans ces documents, nous retrouvons notamment trois points clés pour l’entreprise de scan 3D :

  • Les objectifs et usages BIM du projet ;
  • Les niveaux de détails et d’informations qui seront intégrés à la future maquette ;
  • Un volet concernant le contrôle qualité de la maquette.

L’impact des usages et objectifs BIM du projet sur le protocole de captation 3D

Tout d’abord, connaître les usages et objectifs BIM d’un projet peut permettre à une entreprise de relevé 3D de sélectionner des solutions de captation parfaitement adaptées.

En effet, si l’un des objectifs BIM est par exemple de faciliter l’exploitation et la maintenance des bâtiments, avec comme  cas d’usage associé l’extraction de schémas de P&ID directement depuis la maquette, le matériel utilisé devra permettre de relever et d’identifier toutes les informations liées aux organes de régulations (vannes, pompes, etc.).  L’usage d’un scanner prenant un plus grand nombre de photos, en complément du nuage de points capté, pourra être judicieux.

À l’inverse, si l’un des objectifs BIM identifiés concerne la communication autour du projet, avec comme cas d’usage associé la production d’une visite virtuelle immersive du bâtiment, le matériel de captation pourra être un peu moins précis que dans le premier cas. Celui-ci proposera plutôt une bonne capacité à prendre de photo, et l’usage du nuage de points capté se limitera à une exploitation en modélisation archi/structure du bâtiment.

Le lien entre le niveau de détail (LOD) et le relevé 3D

Ensuite, les niveaux de détail et d’informations requis vont eux aussi avoir un rôle majeur dans le choix des technologies.  Plus le niveau de détail sera élevé, plus le nuage de points devra être qualitatif pour permettre une modélisation fine. Cela impact d’une part le choix des scanners utilisés, mais aussi le protocole de captation.

En effet, si nous reprenons le cas d’usage d'extraction de schéma de P&ID, la densité de points captée par le scanner devra être importante, et les photos panoramiques captées en très haute définition. Cela permettra par exemple de lire les étiquettes techniques attachées aux vannes en phase de modélisation, et de rattacher les informations visibles sur les photos, aux objets BIM modélisés.

Le contrôle qualité de la maquette, et son impact sur l’opération de scan 3D

Enfin, le contrôle qualité de la maquette va permettre de définir le géoréférencement à mettre en place et le découpage de la maquette. Cela peut avoir une incidence sur la manière de numériser les zones sur place et les équipements à prévoir (ex : canne GNSS ou station totale).

Ainsi, avoir une bonne compréhension du contrôle qualité de la maquette, si la documentation BIM le précise, permettra d’ajuster le protocole de captation en fonction.

En conclusion

Vous l’aurez compris, la transparence et la diffusion des informations clés permettront à votre prestataire de scan 3D de travailler au mieux.

Évidemment, l’ensemble de ces informations ne sont pas obligatoires pour le bon déroulement d’un projet. Les enjeux de confidentialité, ou le fait que certains documents ne soient pas encore établis (comme la documentation BIM, qui encadre uniquement des projets BIM) réduiront le volume d’informations pouvant être transmises.

Une fois votre consultation bien construite, nous vous conseillons évidemment de comparer plusieurs prestataires. Leur compréhension de vos enjeux, la qualité et la clarté de leur proposition seront selon nous 3 bons indicateurs de choix.

Pour aller plus loin

Pour approfondir ce sujet, nous vous invitons à consulter le travail de l’association RCA 3D. Cette organisation qui fédère les acteurs de la Reality Capture oeuvre à évangéliser la captation 3D de bâtiments, et diffusera prochainement des guides sur l’élaboration des consultations de relevé et modélisation 3D.

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